Six Européennes sur dix, soit quelque 60% des femmes en Europe rapportent avoir déjà été victimes d’au moins une forme de violence sexiste ou sexuelle au travail. Tel est le chiffre alarmant révélé par une étude publiée par l’Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et la Fondation européenne d’études progressistes.
11% d’entre elles déclarent même avoir subi un rapport « forcé ou non désiré »
Deux ans après la vague #MeToo, les chiffres sont tombés samedi 12 octobre : six Européennes sur dix déclarent avoir déjà été confrontées à des violences sexistes ou sexuelles, au cours de leur carrière professionnelle. Et pour les femmes concernées, le phénomène n’est malheureusement pas un si lointain souvenir puisque 21% d’entre elles révèlent en effet avoir subi de tels faits au cours des douze derniers mois. Le chiffre atteint même 42% quand il s’agit des moins de 30 ans !
Menée dans cinq pays de l’Union européenne – en France, Allemagne, Espagne, Italie et Royaume-Uni – auprès d’un peu plus d’un millier de femmes de plus de 18 ans, les résultats de cette étude sont glaçants !
Sans surprise, c’est d’ailleurs les violences sexistes qui pourraient sembler les moins graves qui sont les plus fréquentes. Ainsi, 46% des femmes ont déjà fait l’objet de « sifflements, de gestes ou commentaires grossiers, ou encore de regards concupiscents », et 26% déclarent même subir de tels gestes ou mots « de façon répétée ».
Seul 13% des femmes victimes de ces actes déclarent avoir osé en parler
En outre, 9% des femmes sondées rapportent avoir subi au moins une fois des « pressions » de la part d’un collègue pour obtenir d’elles un « acte de nature sexuelle », par exemple un rapport sexuel en échange d’une embauche ou d’une promotion. Et 18% se sont vues imposer « au moins une fois » des contacts physiques comme une main sur les fesses, une étreinte forcée ou un baiser volé.
« Une très faible minorité de victimes de harcèlement au travail parvient à briser le mur du silence », notent les auteurs de cette étude.
Blagues grivoises à la machine à café, remarques sur la tenue d’une collaboratrice, chantage sexuel… Alors que les violences sexistes et l’égalité femmes-hommes prennent de plus en plus de place dans l’actualité, les auteurs de l’étude déplorent que seul 13% des femmes ayant subi des attouchements et 16% de celles ayant fait l’objet de pressions en vue d’un rapport sexuel, disent avoir osé en parler à un interlocuteur susceptible de régler le problème en interne, comme un supérieur hiérarchique ou un syndicaliste. Preuve en est que le chemin est encore long…
Vous avez déjà subi du sexisme sur votre lieu de travail ? Ou vous connaissez quelqu’un qui en est victime ? Venez en parler sur nos forums. La parole y est libre et sans jugement 🙂