Il y a quelques semaines, notre ministre de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports, Jean Michel Blanquer, lançait un parallèle sur Twitter entre le succès des Jeux Olympiques 2021 et la qualité des cours d’EPS dispensés durant la scolarité. Comme si les fameux cours de sport poussaient déjà les futur.e.s athlètes a choisir cette voie. Si les cours d’EPS restent un bon souvenir pour les un.e.s, ce n’est absolument pas le cas pour les autres…
Cours d’EPS : un traumatisme encore présent chez beaucoup d’adultes
En témoigne le tweet de cette internaute nommée Caric et les vives réactions qu’il a déclenchés :
C’est quoi votre pire souvenir d’EPS? Moi c’est 7 années d’essoufflement et d’envie de crever à chaque cours
— Caric_ (@Caric_) August 10, 2021
En effet, vous faites peut-être également partie de ceux.celles qui ont détesté les cours de sport. Grossophobie, moqueries, aucun soutien du/de la professeur.e, homophobie, obligation de prouver ses menstruations… Sans parler du fait d’être toujours choisi.e en dernier, car nos camarades nous considèrent « nul.le » en sport. On en passe et des meilleures :
Des années à ne faire que du foot, à être assis sur le banc à attendre d’être pris par obligation dans une équipe, à chaque fois dans les derniers et en entendant les mecs râler, avec zéro réaction des profs ni aide ou quoi que ce soit. Une peur du sport qui perdure longtemps.
— Simon (@nithou) August 10, 2021
Bac piscine : je plonge, la lanière de mes lunettes se défait. Je demande à l'examinateur si on peut me laisser les ajuster. "Non tu continues"
-> Trois aller-retours en aveugle sur les séparations. Sur le deuxième je me flingue le crâne sur le bord de la piscine.— ZugZug (@ZugZugOuO) August 10, 2021
CW grossophobie:
Vraiment je pense que m'être fait engueuler parceque j'avais fait un mauvais temps au cross, alors que je m'étais évanoui et que personne ne me portait secours, entendre "les gros ça court pas de tte manière" de la part du prof juste après— Frigousse (@Frigouste) August 10, 2021
Nulle en sports co jamais choisie, depuis le primaire, et les profs qui mettaient en capitaines les deux mêmes mâles bourrins à chaque putain de séance de chaque putain de sport "bon je prends le bigleux toi tu prends l'intello" *rires de beaufs*
— LaφChocolatLexomil (@Hemipresente) August 10, 2021
Les 480 heures d'EPS de la sixième à la terminale. Chaque heure. Rien à sauver. Les profs nuls et infects. Tout pour la performance. jamais d'explication. Le mépris. Les remarques sur le physique. Etc.
— Gᴜɪʟʟᴀᴜᴍᴇ Cɪɴɢᴀʟ (@GuillaumeCingal) August 10, 2021
L'endurance, les poumons qui brûlent en courant autour du stade en décembre-janvier tandis que le prof fume sa clope dans les tribunes.
— PhotoDouze 💉 😷 (@photodouze) August 10, 2021
La fois où j'ai été gardienne de but dans un match de handball. Je courrais à l'opposé de la balle dans la cage pour ne pas me la prendre dans la figure. Ils ont regretté de m'avoir mise là. pic.twitter.com/MzE8AvOnDp
— PunkWitch💉💉 (@PunkJackdaw) August 10, 2021
Le prof d'eps de l'autre classe du gymnase qui a mis ses mains dans mon dos sous mon t-shirt pour me donner froid, le même qui rentrait tranquillement dans les vestiaires nous dire de nous dépêcher, le même qui a dit à ma sœur qu'avec ses "poumons" la natation était pour elle.
— Melausoleil (@Melausoleil1) August 10, 2021
Les vestiaires 2x plus petits pour les filles que les garçons et sans robinets, l'interdiction pour les filles d'avoir accès au 1er palier au badminton pour pas foutre la honte aux gars. La course d'orientation où rien à battre si ça nous emmenait dans un champs d'orties.
— 📚 Bookseller eternally bored🍵 (@ian_anders_i) August 10, 2021
1/x Maltraité par un prof parce que j'étais un peu enrobé, il me traite de flan, de feignasse, l'envie de lui faire fermer sa gueule, je m'arrache sur un saut en hauteur, je retombe sur le tapis mais sur la tête + tout le poids de mon corps, ça craque, mal de chien
— Faman (@Fantastikman) August 10, 2021
Et bien entendu, ces tweets ne sont qu’un infime exemple de toutes les réponses récoltées suite à la question de Caric.
Discrimination en cours d’EPS : comment réagir ?
S’il est un peu trop tard pour notre génération d’adultes, nous pouvons en revanche faire quelque chose pour nos enfants. Il s’agit déjà de les éduquer en leur disant que les cours de sport n’ont pas à être une souffrance psychologique. Il est normal de les pousser à se dépasser. Mais si il.elle.s ont envie de vomir rien qu’à l’idée d’y aller, c’est qu’il y a un grave souci.
N’hésitez pas à parler avec votre enfant, votre ado. Posez-lui des questions sur ce qu’il.elle ressent. Poussez-le.la à se confier sur les véritables raisons de son mal être en cours de sport. Ne vous moquez pas et soyez toujours dans la bienveillance, car cela peut provoquer des traumatismes à l’âge adulte.
Si vous voyez que le problème persiste, n’hésitez pas à en discuter avec le personnel enseignant voire le.a professeur.e d’EPS concerné.e par la situation. Il ne faut en aucun cas laisser dégénérer les choses. Vous pouvez également le.a pousser à pratiquer un sport qu’il.elle aime en dehors du cadre scolaire. Il.elle verra ainsi que le sport peut-être une source de joie. Quoi qu’il advienne, établissez la communication avec votre enfant et le personnel encadrant. Il n’y a rien de pire que d’ignorer les problèmes.