« T’as Dit Non » : le compte Instagram qui offre un lieu de parole aux victimes de viol

Depuis l’explosion du mouvement #MeToo, les initiatives se multiplient pour redonner la parole aux victimes de viol. C’est le cas de « T’as Dit Non », un compte Instagram qui relaie les témoignages glaçants de victimes d’agressions sexuelles et qui redéfinit les contours d’une notion essentielle : le consentement.

Un compte Instagram pour libérer la parole et lutter contre les stéréotypes sur le viol

Quatre ans après l’explosion du mouvement #MeToo, internet et les réseaux sociaux se sont transformés en un incroyable espace d’expression pour les victimes d’agressions sexuelles et de violences sexistes.

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Petit mémo du soir ♥️ Je vous envois mon soutien ✊ Je lis vos messages, j’y réponds dès que j’ai le temps. ?Progressivement, je soigne mes blessures, et ça c’est aussi grâce à vous. Aujourd’hui je parle, parfois je crie quand c’est trop pour moi, quand certain.e.s me marchent dessus. ?Puis j’apprends à m’aimer moi trop impulsive, trop émotionnellement impliquée, trop compliquée, trop prise de tête, etc. Le temps passent et vos maux/mots me touchent, alors merci de continuer à parler, à raconter ! #freedom #freedomofspeech #love #amour #life #motivation #sunshine #people #noustous #noustoutes #viol #metoo #assault #consentement #consent #harassment #sexe #femme #women #homme #man #familygoals #famille #tasditnon #nomeansno

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De nombreuses pages leur redonnent ainsi une parole encore trop souvent confisquée, à l’image de « T’as Dit Non », un compte Instagram créé par Irène, 26 ans. On y découvre les nombreux témoignages de victimes qui peuvent enfin raconter leur histoire sans crainte dans cet espace « sécurisé ». L’occasion pour elles de se libérer, trouver du soutien ou changer de regard sur le viol.

Car les agressions sexuelles souffrent encore de nombreux stéréotypes. On imagine ainsi volontiers que le viol est commis la nuit, dans un lieu isolé, par un étranger. Il n’en est pourtant rien, et ces histoires sont là pour nous le rappeler. Le violeur est ainsi, la plupart du temps, connu de sa victime. C’est une personne de l’entourage. Un collègue, un parent, un petit-ami, un ami d’un ami.

Autre cliché que ces témoignages permettent de démonter : la victime sait immédiatement que ce qu’elle vient de subir est bien un viol. Parce que l’agression sexuelle a été commise par une personne avec laquelle elle avait déjà eu des relations sexuelles consenties auparavant, parce qu’elle n’était pas dans son état normal au moment de l’agression, la victime pense parfois qu’il ne peut pas s’agir d’un viol. Elle a tort. Et il lui faudra malheureusement parfois des années pour le comprendre…

Ne pas dire non, ce n’est pas être consentant pour autant

Si « T’as Dit Non » est un compte Instagram formidable, c’est aussi parce que son auteure a à cœur de rappeler ce qu’est et ce que n’est pas le consentement. Ne vous fiez pas à son nom donc, il n’y a pas que ceux qui disent non qui ne sont pas consentants.

À une jeune femme dont un garçon a profité de l’ivresse pour abuser d’elle et qui se demande si elle peut considérer cela comme une agression Irène rappelle :

« L’alcool ne nous permet pas de donner un consentement libre et éclairé. »

En parcourant les témoignages, on comprend également que la peur peut aussi paralyser les victimes. Elles sont en véritable état de choc, terrifiées par ce qui est en train de leur arriver. Elles ne peuvent donc pas toujours réagir comme elles le voudraient. Une jeune femme, âgée de 12 ans au moment où un ami de son frère l’agresse sexuellement témoigne :

Plus qu’un lieu de parole, « T’as Dit Non » se révèle aussi être un véritable lieu de réflexion qui nous pousse, victime ou non, à amener plus loin notre réflexion sur le viol et sur une notion essentielle : le consentement.

Et vous, avez-vous appris des choses sur les violences sexuelles et sexistes grâce à ce genre de compte ? Y trouvez-vous du réconfort en tant que victime ? Réagissez sur le forum.

Carole Guidon
Carole Guidon
Les rondeurs ne sont pas synonymes de laideur. Le corps gros n'est pas forcément un fardeau. Moi-même, je suis une jeune fille ronde et épanouie qui s'assume. J'aime la vie et les plaisirs simples. Et j'ai à cœur de militer au quotidien contre la grossophobie qui gangrène notre société. Derrière chaque corps se cache une histoire, heureuse ou douloureuse, mais toujours unique, qu'on gagnerait à accueillir avec respect et humilité.
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