L’IA est un peu devenue l’extension de l’être humain. Certaines personnes s’en servent pour écrire leur dissertation sans fournir aucun effort intellectuel tandis que d’autres la sollicitent pour draguer sur les applis de rencontres. Mais au-delà de générer des lettres de motivation sur-mesure et des descriptions Tinder personnalisées, l’IA détient d’autres pouvoirs qui peuvent changer le destin des femmes. Tandis que la gent féminine boude encore ces nouveaux outils et s’en sert avec modération, ils peuvent peut-être leur offrir un monde meilleur. Dans la santé ou au travail, voici comment l’IA améliore la vie des femmes.
L’IA, une alliée santé qui favorise le bien-être des femmes
La santé des femmes a longtemps été sacrifiée. Pendant des siècles, ces mesdames ont enduré des douleurs anormales dans une indifférence totale. Si l’IA ne peut pas faire de « miracles », elle a le mérite de résorber des années d’ignorance médicale. Avec l’émergence de la Femtech, les femmes ont de plus en plus d’outils à disposition pour suivre leur cycle ou apaiser leur bouffée de chaleur. En voici un réjouissant palmarès.
- Suivi du cycle menstruel et de la fertilité : des applications comme Flo ou Clue utilisent l’IA pour analyser les données menstruelles et fournir des prévisions personnalisées sur les cycles, la fertilité ou les symptômes liés au syndrome prémenstruel (SPM). Plus qu’un simple calendrier, ces outils sont capables d’identifier des anomalies et d’alerter en cas de risque potentiel.
- Détection précoce des maladies : l’IA intervient aussi dans le dépistage du cancer du sein. Grâce à des algorithmes perfectionnés, les mammographies sont analysées avec une précision accrue, réduisant les erreurs de diagnostic. Une avancée qui peut littéralement sauver des vies. La société sud-coréenne Aidot a également mis au point le Cerviray AI. Il s’agit d’un objet révolutionnaire qui se sert de l’IA pour détecter le cancer du col de l’utérus à distance, sans passer par le (douloureux) frottis.
- Soulager les symptômes de la ménopause : la société américaine Amira Health a quant à elle imaginé un bracelet pour apaiser un des effets secondaires les plus handicapants de la ménopause. Plus efficace que tous les éventails réunis, cet accessoire peut prédire les bouffées de chaleur. Il est relié à un surmatelas, qui se rafraîchit selon la température du corps.
L’IA pour faciliter la vie professionnelle des femmes
L’IA est souvent accusée d’abrutir le cerveau et de pousser à la flemme intellectuelle. Pas question de lui confier tout le sale boulot et de se tourner les pouces sur Candy Crush. Grâce à l’IA, les femmes peuvent toutefois se délester des tâches fastidieuses liées à l’organisation, etc. Petit extrait de ce que l’IA peut faire au travail pour vous sortir la tête de l’eau.
- Outils de productivité : les applications comme Notion ou Trello, boostées par l’IA, permettent de mieux organiser ses projets. Pour les mères actives ou les entrepreneures, c’est un véritable gain de temps (et d’énergie).
- Recrutement plus inclusif : l’IA révolutionne aussi le recrutement. Des plateformes utilisent des algorithmes pour identifier et limiter les biais inconscients dans les offres d’emploi, rendant les processus plus équitables pour les femmes. Toutefois, cette donnée est à nuancer. Selon une étude menée aux États-Unis, 8 femmes sur 10, contre 6 hommes sur 10, exercent une profession susceptible d’être remplacée par l’intelligence artificielle. Si l’IA peut soulager les femmes au travail, elle peut aussi les évincer du décor.
L’IA pour garantir la sécurité des femmes
Dans la rue ou entre les murs du foyer, les femmes ne sont tranquilles nulle part. La menace plane constamment et le sentiment d’hypervigilance est presque inscrit dans leur corps comme un sixième sens. Si l’IA ne peut malheureusement pas encore créer une bulle protectrice invisible autour d’elles, elle s’avère précieuse pour donner l’alerte.
- Applications d’autodéfense numérique : des outils comme Noonlight utilisent l’IA pour détecter des situations dangereuses en analysant des comportements inhabituels. L’association Spring ACT pousse l’innovation encore plus loin avec un chatbot disponible 24h sur 24 et 100 % confidentiel. Les victimes de violence conjugale peuvent ainsi donner l’alerte en toute discrétion et abréger leur calvaire. Ces applications peuvent automatiquement alerter les autorités en cas de problème.
- Espaces numériques sécurisés : des plateformes telles que Bumble, une application de rencontres, utilisent des algorithmes d’IA pour modérer les messages et bloquer les comportements inappropriés, créant ainsi un environnement plus respectueux pour les utilisatrices.
Des conseils mode et beauté personnalisés
Fini la galère devant le miroir le matin et la question « qu’est-ce que je vais bien pouvoir porter aujourd’hui ? ». En plus de jouer les gardes du corps et les anges gardiens, l’IA s’improvise personal shopper & makeup artist. Envisagez votre mise en beauté autrement et sollicitez les lumières de l’IA.
- Conseils beauté sur mesure : des applications comme YouCam Makeup utilisent la reconnaissance faciale et l’IA pour recommander des produits adaptés à votre peau ou à vos préférences. Plus besoin de tâtonner, l’IA trouve pour vous la teinte de rouge à lèvres parfaite. Adieu les hésitations !
- Styling virtuel : des marques de mode intègrent des cabines d’essayage virtuelles basées sur l’IA. En quelques clics, vous visualisez une tenue sur votre morphologie sans quitter votre canapé. Autre possibilité : vous listez tous les basiques de votre garde-robe sur ChatGPT et il se charge de vous faire un look en deux secondes chrono.
Oui, mais… une IA conditionnée par des hommes
Selon une étude révélée par l’UNESCO en mars dernier, l’IA perpétue de vieux clichés sexistes. Elle fait du vieux avec du neuf. Sur la forme, elle est très prometteuse et avant-gardiste, mais sur le fond, elle est encore arriérée. D’après l’étude, elle a la fâcheuse tendance à associer les noms féminins à des mots comme « maison », « famille » ou « enfants », tandis que les noms masculins sont davantage liés aux mots « commerce », « salaire » ou « carrière ». Pas étonnant, puisque l’IA a été formatée par des hommes, eux-mêmes biberonnés aux stéréotypes.
Si l’IA se perfectionne doucement et soigne petit à petit ces relents sexistes, elle n’est pas encore totalement « neutre ». Elle a toujours un parti-pris pour les hommes et ça peut parfois desservir les femmes. D’où l’urgence d’ouvrir les portes de la Silicon Valley aux femmes, sous-représentées dans les métiers de la Tech.
L’IA peut, certes, promettre un bel avenir aux femmes tout comme elle peut les pénaliser. Finalement, tout dépend l’a entre ses mains. Si c’est un Elon Musk, le scénario risque d’être bien moins rose.