Le 24 juillet prochain démarrera la première édition du Tour de France Femmes avec le programme d’entraînement physique de cyclisme et de course en ligne Zwift. Une étape importante dans la visibilisation du cyclisme au féminin. On fait le point sur la place des femmes dans ce sport de haut niveau.
2022, l’année de la première édition du Tour de France femmes
C’est un rendez-vous annuel connu de tou.te.s. Nombreux.ses sont les Français.es qui passent leur mois de juillet à encourager les cyclistes du Tour de France depuis leur canapé ou le long des routes. Et ce depuis 109 éditions. Le 24 juillet prochain, les vélos des athlètes masculins ne seront pas les seuls à fouler les pavés parisiens.
24 équipes féminines prendront le départ de la toute première édition du Tour de France Femmes avec Zwift, le partenaire de l’événement. Au programme, une semaine de course, 1 033 km à parcourir et 8 étapes au total.
« Nous voulions partir de Paris, face à la Tour Eiffel et le jour même de l’arrivée des hommes sur les Champs Élysées, comme un passage de témoin. Le trajet a été dessiné pour que toutes les coureuses puissent s’exprimer. Il y en a pour les sprinteuses, les baroudeuses, les puncheuses mais également les grimpeuses. Se lancer dans une épreuve de 3 semaines de but en blanc n’est pas raisonnable », nous explique Marion Rousse, ancienne cycliste professionnelle et directrice de l’événement
Un coup de projecteur sur une zone d’ombre
Bien sûr le Tour de France n’est pas la première course de cyclisme à avoir fait une place aux femmes. Les adeptes de ce sport pouvaient déjà admirer les exploits des athlètes féminines dans divers championnats locaux, nationaux et internationaux, comme le Paris-Roubaix entre autres. Néanmoins, le Tour de France a une aura toute particulière. Il s’agit de l’un des événements les plus suivis de la discipline avec le Tour d’Italie.
« Le Tour de France femmes avec Zwift va offrir une incroyable exposition médiatique. C’est déjà le cas en amont et ça sera le cas pendant. Ça dépasse les limites et les frontières du sport. Il y aura plus de 190 pays dans le monde qui vont diffuser la course pour 2h30 de direct par jour, comme les hommes », insiste Marion Rousse
Pour toutes les coureuses qui se disputeront la victoire mais aussi pour la discipline, cet événement constituera donc une véritable opportunité en terme de visibilisation. Jeannie Longo ne sera peut-être bientôt plus la seule cycliste que les Français.es soient capables de citer.
Tour de France Femmes : en route vers l’égalité
Marion Rousse insiste, la place des femmes dans le cyclisme a bien évolué. « Les courses sont plus variées, il y a de la stratégie, plus d’homogénéité. Dans les équipes WorldTeams, un salaire minimum a été instauré » clame-t-elle. Envolée l’époque où les sportives ne pouvait pas jouir du titre de « cycliste professionnel.le » sous prétexte de leur genre. Bien que celle-ci ne soit pas si lointaine puisque que l’ancienne coureuse, âgée seulement de 30 ans, nous a expliqué qu’elle devait travailler à côté de son sport pour pouvoir vivre.
Néanmoins, il faut être conscient.e que le Tour de France Femmes est un levier important qui reste à actionner. Aujourd’hui encore, de réelles inégalités subsistent, notamment en terme de rémunération. En 2021, la vainqueure du Paris-Roubaix avait reçu 1 500 € seulement, contre 30 000 pour son homologue masculin. De même, pour le Tour de France Femmes, la gagnante se verra offrir 250 000 €. Une belle somme certes mais qui reste inférieure au 500 000€ alloués au gagnant du tour masculin. Marion Rousse en est consciente, l’égalité parfaite prendra du temps.
« Nous comptons nous engager résolument dans la durée et faire du Tour de France Femmes avec Zwift le fer de lance du développement de tout l’écosystème du cyclisme féminin. Notre volonté est d’aller de l’avant mais pas à pas, et créer une dynamique en fédérant le plus de parties prenantes possibles : partenaires, collectivités, médias, sponsors d’équipes. Si nous nous lançons dans la création de cette course, c’est que nous croyons dur comme fer au cyclisme féminin », conclut la directrice de course
Dans le hors-série d’été du magazine Causette, la première championne de France sur route espoirs Evita Muzic clame :
« J’attends du Tour qu’il soit aussi grandiose que pour les hommes, qu’il y ait autant de personnes pour nous encourager sur les bords des routes et autant de médiatisation »
Si vous vous demandiez encore comment donner un coup de pédale à l’égalité dans le sport, voici votre réponse.