Le « travail hybride » : formule gagnante post-covid ?

La méthode du « travail hybride », beaucoup l’expérimentent suite à la période d’un an et demi de pandémie. La division du lieu de travail entre la maison et le bureau a chamboulé nos vies professionnelles comme personnelles. Un travail plus flexible serait-il la formule idéale pour les patron.ne.s et les salarié.e.s de notre époque ? On fait le point.

Le travail hybride, c’est quoi ?

Depuis plus d’un an, salarié.e.s et entreprises ont dû penser à de nouveaux modes de travail afin de respecter les mesures sanitaires. Après des périodes de confinements, le « travail hybride » a ainsi fait une entrée fracassante. Cela consiste en une division du lieu de travail entre le télétravail, à distance depuis la maison et le travail en présentiel, au bureau avec les collègues. Il s’agit alors de trouver un équilibre hebdomadaire, réfléchi entre la présence au sein de l’entreprise et chez soi.

Plusieurs chiffres montrent que les salarié.e.s ont désacralisé le traditionnel bureau d’entreprise. Cela ne date pas de la pandémie, comme a pu le prouver la popularité grandissante des espaces de co-working.

L’une d’entre elle, publiée en février 2021 et réalisée par le cabinet de conseil immobilier JLL auprès de 2 000 actif.ve.s dans 10 pays, dévoile que 45 % des salarié.e.s se disent « désenchanté.e.s » concernant leurs conditions de travail actuelles. Elle a dévoilé qu’en France, ce sont deux tiers des salarié.e.s qui plébiscitent le travail hybride et qui souhaitent le voir adopter de manière durable dans leurs entreprises. Selon une étude du site professionnel Cadre Emploi, plus de la moitié (63 %) des Français.es désireraient bénéficier « d’un maximum de 2 jours de télétravail par semaine ».

Des différentes envies selon le genre, l’âge et la position dans l’entreprise

L’expérience de télétravail durant le confinement n’a pas été la même pour tout le monde. Les variables se traduisent par des réalités sociales très diverses. Pour les entreprises, l’âge, le genre et la position dans l’organisation sont ainsi des facteurs à prendre en compte dans la conception du « travail de demain ».

Selon une étude publiée sur le média indépendant The Conversation, des différences significatives d’expériences liées au genre ont été constatées : le télétravail lors du confinement a été plus positif pour les hommes que pour les femmes. 55 % des hommes disent avoir « très bien » ou « assez bien » vécu l’expérience de télétravail confiné, alors que les femmes ne sont que 44 % à dire la même chose. Ces inégalités sont en grande partie dues au travail domestique et éducatif majoritairement (et malheureusement) exercé par les femmes durant les confinements.

En parallèle, cette même étude a révélé des désirs différents selon le poste de l’individu : plus les femmes occupent une position élevée dans l’organisation, plus elles disent avoir été efficaces (55 % pour les femmes managers, 42 % pour les collaboratrices). Lors de la période de télétravail confiné, deux tiers des cadres dirigeants ont par exemple manifesté un ressenti positif, contre 52 % des cadres intermédiaires et 39 % des employé.e.s. À noter que les premiers vivent généralement dans des logements plus spacieux et confortables, où il est souvent possible de se réserver une pièce calme pour télétravailler.

Et selon les générations, les expériences de télétravail diffèrent également. Les baby-boomers (personnes nées entre 1943 et 1960) et la génération X (personnes nées entre 1966 et 1976) disent avoir plutôt bien vécu le télétravail en confinement, mais ce n’est pas le cas des plus jeunes. 32 % des sondé.e.s appartenant à la génération Z (personnes nées entre 1995 et 2010) avouent en effet avoir rencontré des difficultés dans l’organisation de leurs activités.

Que ces jeunes soient moins attiré.e.s par le télétravail exclusif à la maison est également dû en partie à leur lieu de vie. Confiné.e.s à leur domicile parental ou dans de petits appartements, ces jeunes ont besoin de rencontrer du monde, de se constituer un réseau.

Une efficacité et une santé mentale optimisée ?

Pour le magazine Stylist, une méthode de travail hybride aurait d’indéniables des vertus pour la santé mentale, l’efficacité au poste et le bien-être des salarié.e.s. Il permettrait de conserver le côté relationnel concret avec les collègues et employeurs, tout en évitant les déplacements quotidiens et systématiques.

« L’un des principaux avantages pour les employé.e.s travaillant à domicile est la réduction des déplacements domicile-travail, des temps et des coûts associés. Ce temps peut être utilisé pour des activités qui favorisent le bien-être comme l’exercice, le temps avec les ami.e.s et la famille ou les passe-temps », explique la coach Gemma Dale.

Avec une organisation collaborative entre leader.euse.s et employé.e.s, le travail hybride est une alternative moins radicale que le 100 % distanciel ou 100 % présentiel. Et peut-être d’ailleurs les plus réaliste (et plus écologique) qu’un traditionnel métro-boulot-dodo. De quoi faire réfléchir bien des employeurs…

Et vous, le travail hybride vous convient ? En en parle dans le forum de The Body Optimist !

Cindy Viallon
Cindy Viallon
Journaliste free-lance, mes sujets de prédilection sont les féminismes intersectionnels, la société et la culture. J’aime déconstruire l’actualité et briser les tabous une fois pour tous·tes !
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