« Je suis rentrée chez moi la culotte descendue« . C’est ce que raconte Anaïs à Konbini dans une vidéo glaçante récemment publiée sur Twitter. Malheureusement, elle n’est visiblement pas la seule à avoir subi des violences sexuelles dans les VTC Uber. L’alerte a été lancée au début du mois de novembre 2019. Depuis, le hashtag #Ubercestover (comprenez « Uber c’est terminé« ), prend de l’ampleur. On vous raconte tout.
Rien ne vaut l’original,un Taxi,un vrai professionnel,casier vierge qui aime ramener ces clients à bon port.Nous taxis respectons les femmes et nous vous attendons jusqu’à que vous soyez rentré dans votre immeuble #UberCestOver https://t.co/tJt3U6rANu
— Fast Taxi007 (@FastTaxi007) December 2, 2019
Elle voulait juste rentrer chez elle en toute sécurité
Toute femme qui rentre tard (et seule) de soirée s’est déjà posé la question : quel est le meilleur moyen pour moi de rentrer chez moi en toute sécurité ? Le métro s’arrête trop tôt, le noctilien n’est franchement pas recommandable. La meilleure option, même si plus cher, reste donc de commander un Uber, une voiture privée.
Je résume. Métro: dangereux et s'arrête trop tôt de toutes façons.
Noctilien : hyper dangereux
Uber : chauffeurs racailles qui violent ou cassent des nez (même les hommes se font agresser). Conclusion : les Parisiens, et surtout les Parisiennes, restez chez vous ??#UberCestOver— Edetmoi (@Edetmoi) December 3, 2019
Sauf que pour Sonia, l’expérience a viré au drame samedi 16 novembre. Ils sont 4 amis dans la voiture, elle est la dernière à être déposée. Elle raconte au journal Dernières nouvelles d’Alsace :
« À partir du moment où je me suis retrouvée seule avec lui, il m’a demandé quel âge j’avais, si j’habitais seule, énumère la jeune femme. Comme je lui avais dit que j’étais étudiante en soins infirmiers, il m’a dit qu’il avait besoin que je le soigne. Ça m’a mis mal à l’aise. J’ai essayé de prendre mes distances. Il a commencé à poser sa main sur la mienne en la serrant très fort. Il l’a passée sur ma cuisse puis sur sa cuisse. J’ai tenté de le pousser avec mon sac. Avec mon autre main, j’essayais d’envoyer un message à une copine, mais j’avais peur qu’il me voie et qu’il me prenne mon téléphone. J’étais tétanisée, je ne savais pas quoi faire. Arrivé à destination, il a tendu sa bouche en disant « bisou ». Je suis sortie de la voiture aussi vite que j’ai pu, en claquant la porte ! »
Elle contacte alors immédiatement Uber pour leur relater l’incident. Dès le lendemain matin, elle est rappelée et on lui signifie « que toutes les mesures nécessaires seraient prises« . Elle décide tout de même d’aller porter plainte au commissariat dans l’après-midi.
Qu’a répondu Uber ?
Afin de sensibiliser et d’alerter d’autres femmes, elle raconte sa mésaventure et donne le portrait du chauffeur Uber. Quelle n’est pas sa surprise lorsqu’elle reçoit le message de Noémie, 24 ans, qui a été agressée par le même chauffeur deux ans auparavant !
Cette dernière décide de contacter Anna Toumazoff, créatrice du compte Instagram @memespourcoolkidsfeministes. Elle relaie immédiatement l’information auprès de ses 31 000 abonnés le mardi 19 novembre. En 48h, elle reçoit plus de 100 témoignages sur le même thème. Le hashtag #Ubercestover est alors lancé.
Comme on peut le voir en se baladant sur son compte Instagram, Anna Toumazoff compte bien continuer à publier tous les témoignages qu’elle recevra. Le but ? Interpeller Uber afin que l’entreprise prenne des mesures concrètes :
Contactée par nos confrères du Huffington Post français, Uber a confirmé que le profil du chauffeur en question avait été désactivé. Elle a aussi tenu à rappeler qu’il existait une procédure pour déclarer les incidents accessibles 24h/24 et 7j/7 via l’application mobile. Pour les cas liés à « une agression physique, sexuelle ou à des propos discriminatoires, le compte du passager ou du chauffeur qui aurait commis les faits, est alors immédiatement suspendu, et ce, à titre préventif », précise encore Uber.
Les réseaux sociaux s’enflamment
Un vent de révolte souffle sur les réseaux sociaux… À l’heure de #Metoo et de la marche contre les violences faites aux femmes, le ras-le-bol est bel et bien là. Les femmes n’en peuvent plus de subir les violences de certains hommes.
Comme souvent, Twitter s’est fait le relais de tous ces témoignages, le plus souvent glaçants, visant à provoquer un électrochoc. Sous le hashtag #Ubercestover, voici ce que l’on a pu lire ces derniers jours :
Va dire ça aux nanas qui se sont faites agressées sexuellement par tes potes que tu défends bec et ongles !!! Quand on voit que certains chauffeurs se font remplacer par des potes à eux ou leur frère ça prouve le le sérieux de l'entreprise !!!! #UberCestOver https://t.co/otgvfmlKhP
— Jyjy (@Jyjy6440) December 3, 2019
Londres a retiré définitivement la licence à Uber pour cette raison.
Durant leurs deux derniers mois d'exploitation – déjà en sursis-, 14'000 plaintes ont été déposées après du régulateur, pour des courses s'étant mal passées.@Uber @UberFR #UberCestOver https://t.co/XXLkDcIAep— Motte Christian (@ChristianMotte) December 3, 2019
Arrêtez de dire que les taxis c’est génial et qu’on prend Uber que pour payer moins cher!
Je suis en moyenne à 500 €/mois d’Uber que j’ai commencé à prendre à cause des comportements désagréables des taxis pendant des siècles! Pas un pour rattraper l’autre #UberCestOver https://t.co/CxKdgUV7FL— Lily (@EmilieSoa) December 3, 2019
Voilà la réalité à laquelle on est confronté en tant que femme : on compatit, on est pour l'égalité, on est d'accord que vous vous faites violer, mais vas-y en vrai avoue, t'as dû le provoquer.. ça me dégoute. #UberCestOver pic.twitter.com/Qj9MslOLVO
— F (@ItsokF) December 3, 2019
Y’en a un une fois je sortais en robe le soir vers 23h et tout j’étais bien pimpante pour retrouver des amis dans un quartier huppé de Paris, il a pas trouvé mieux à me dire que :
« ça va bosser ? » le malaise.. #UberCestOver— sarah (@sarah30497029) December 3, 2019
Violé en 2017 par un chauffeur Uber en présences ma fille de 8 ans. La justice a conclu à un non lieu!Merci à notre justice ou tant que tu n’es pas couverte de bleus ou morte il n’y a pas viol. Et merci à Uber de continuer de faire bosser ce genre d’ordures.#ubercestover
— rama ilda (@RamaIlda) December 2, 2019
Victime de harcèlement sexuel pendant un trajet dans la voiture d'un chauffeur Uber, Camille a interpelé la compagnie avec le hashtag #ubercestover. Son témoignage ⤵️ #Quotidien pic.twitter.com/5YjxkfPaIC
— Quotidien (@Qofficiel) November 28, 2019
Et vous, que pensez-vous du mouvement #Ubercestover ? Avez-vous déjà vécu des violences perpétrées par des chauffeurs de VTC ? Venez échanger sur le forum.