Ukraine : victimes ou combattantes, les femmes fragilisées par la guerre

Depuis le 24 février 2022, l’Ukraine vit une crise humanitaire sans précédent. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a dénombré un total de 726 décès civils et 1174 blessé.e.s, au 15 mars 2022. Plus de 2 millions de réfugié.e.s ont pu dépasser les frontières, cependant, non sans conséquences. Les femmes et les filles forcées de traverser les frontières seules, font face à des violences, des agressions sexuelles, à de la criminalité et à des trafics d’humain.e.s.

Tout le monde subit la guerre, mais les femmes en sont fortement touchées

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, plus de 2 millions de réfugié.e.s ont fui leur pays natal. Désormais, les hommes entre 18 et 60 ans ont l’obligation de prendre les armes et d’aller au combat. Conséquence : les femmes, les filles et les jeunes garçons sont forcé.e.s de traverser les frontières seul.e.s.

Mais, dans ce flot ininterrompu de réfugié.e.s tentant d’échapper à la guerre sous les bombardements, les femmes subissent un autre risque plus insidieux : les violences sexuelles. En effet, l’ONG Care a alerté, lors de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars 2022, des risques qu’encourent les femmes qui fuient l’Ukraine. Elles subissent des violences sexuelles, des agressions, de l’exploitation sexuelle, etc.

Des violences que des millions d’autres femmes et filles, notamment celles qui vivent dans l’est de l’Ukraine depuis 8 ans, ne connaissent que trop bien. Une enquête de l’UNGFPA, réalisée en 2019, a révélé des chiffres très inquiétants. 75 % des femmes du pays ont déjà subi au moins une forme de violence depuis l’âge de 15 ans. Et une sur trois des violences physiques ou sexuelles. La guerre actuelle en Ukraine et le déplacement de ces nombreuses réfugiées ne font qu’aggraver leur exposition aux violences diverses, physiques et sexuelles.

« Des années d’expériences sur le terrain dans des contextes similaires nous l’ont montré : les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables lors des guerres. Le risque de violences ou d’exploitation – notamment sexuel – est accru pour les femmes en Ukraine et pour celles qui ont été forcées de fuir leur maison et se retrouvent seules, sans revenus ou protection (…) », explique Philippe Lévêque, directeur de CARE France

Les femmes enceintes désarmées

Sous les bombardements, la fumée et les décombres des hôpitaux, les femmes enceintes doivent survivre. Pour elles et pour leurs enfants. Mais les conditions de fuite sont intenables pour ces femmes. Elles n’ont ni protection, ni revenus, ni accès aux hôpitaux. En outre, avec la guerre, les risques de décès maternels sont encore plus forts.

En effet, l’ONU avait souligné dans un rapport que plus de la moitié des décès maternels se produisent dans des régions instables et plongées dans des crises humanitaires. Une crise humanitaire qui touche, notamment, l’Ukraine et ces habitant.e.s. Des conditions d’évasion atroces qui ont provoqué la mort d’une femme enceinte lors d’un bombardement d’un hôpital à Marioupol en Ukraine, le 14 mars dernier.

« Pendant qu’on essayait de la réanimer, nous avons pratiqué une césarienne, et nous avons sorti son bébé décédé. Malgré plus de 30 minutes de réanimation, nous n’avons pas pu la sauver », précise à Franceinfo Timur Marin, le chirurgien qui l’a prise en charge

Les enfants et les femmes, cibles des trafiquants d’humain.e.s

Le trafic d’humain.e.s n’est pas nouveau dans les pays de l’Europe de l’Est. Mais la guerre en Ukraine favorise leur augmentation. Selon le Groupe d’experts sur la lutte contre la traite des êtres humains du Conseil de l’Europe (Greta), 90 % des personnes qui fuient le conflit sont des femmes, des enfants et des personnes vulnérables. Des individu.e.s fortement exposé.e.s au risque d’exploitation sexuelle et de travail, ainsi qu’à la criminalité forcée et à la mendicité.

Face à cette crise humanitaire, les trafiquants profitent de la vulnérabilité et de la détresse des femmes pour les tromper et les exploiter sexuellement.

« Les risques les plus élevés concernent le ciblage potentiel des victimes par des criminels, sous prétexte de promettre un transport, un logement gratuit, un emploi ou d’autres formes de soutien immédiat », détaille l’agence de police européenne

Mais elles ne sont pas les seules victimes de ces atrocités. Les enfants risquent aussi de tomber entre de mauvaises mains, surtout celleux se retrouvant seul.e.s à franchir les frontières.

« Ce matin, nous avons trouvé trois hommes, essayant d’avoir un groupe de femmes dans une camionnette. Je ne peux pas dire à 100 % qu’ils essayaient de les recruter pour du trafic sexuel, mais quand nous avons commencé à leur parler, ils sont devenus nerveux, ils sont partis immédiatement », détaille un homme, ancien de la Légion étrangère française à Franceinfo

Guerre en Ukraine : une résistance féminine

Si les guerres mettent souvent aux oubliettes les femmes, celle qui se déroule en Ukraine porte les voix de la résistance féminine. Elles sont couturières, mères de famille, étudiante… et s’engagent sur le front ou assurent les arrières et la logistique.

Aujourd’hui, l’effectif militaire Ukrainien est représenté par 15 % de femmes, selon les chiffres officiels. Un engagement et un courage qui s’explique par l’histoire du pays, qui a vécu de nombreuses guerres.

« Je pense que dans quelques jours, je combattrai sur le front, je l’espère, parce que c’est mon pays, ma terre, je veux la défendre et c’est mon devoir de le faire. Je pense que j’ai assez d’expérience pour le faire. Je pense que tout citoyen capable de prendre les armes doit le faire et partir au combat », témoigne Olena Bilozerska, lieutenant dans l’armée ukrainienne à France24

À l’heure où nous écrivons ce papier l’Ukraine est toujours sous l’emprise des bombardements russes, mais les ONG, les associations et certains Français.es s’engagent pour soutenir et venir en aide à ces réfugié.e.s.

Pour venir en aide à ces personnes, vous pouvez :

  • Aller sur le site Je m’engage pour l’Ukraine, pour vous mobiliser facilement en faveur de l’accueil des personnes réfugiées et déplacées en France
  • Faire un don aux associations (La Croix-Rouge Française, L’ONG Care International, L’Ifaw – Association de Défense Animale, etc.)
  • S’engager en tant que bénévole dans les associations, afin de répondre par votre solidarité à la détresse des victimes de ce conflit
Shem's Tlemcani
Shem's Tlemcani
Je suis passionnée par les sujets sociétaux et la santé. Mon intérêt pour les questions sociales me pousse à explorer des enjeux tels que la lutte contre la pauvreté, l'éducation et le changement climatique. En matière de santé, je m'investis dans les domaines du bien-être, de la nutrition et de la prévention des maladies. Je m'efforce de rester informée et d'utiliser ma voix pour sensibiliser et encourager le débat et l'action sur ces sujets cruciaux.
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