Dans le monde en 2020, 47 000 femmes et filles ont été assassinées par leurs proches. Ce chiffre affligeants reste en grande partie inchangé par rapport aux dix dernières années. Les continents les plus touchés par ces violences domestiques ont été l’Asie et l’Afrique. Face à ce terrible bilan, l’ONU appelle à des actions concrètes en urgence. Et une prévention globale sur les féminicides et les violences domestiques.
47 000 victimes de violences domestiques
En tout, 81 000 femmes et filles ont trouvé la mort en 2020. Plus de la moitié d’entre elles, soit 47 000 femmes, ont été assassinées par leur proche. Cela veut dire que toutes les onze minutes en moyenne, un homme assassine une femme dans un cercle privé. C’est ce que l’ONU a pointé pour la première année de Covid-19 dans le monde entier, dans un rapport intitulé « Meurtres de femmes et de filles par leur partenaire intime ou d’autres membres de leur famille ».
Ce rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a été publié à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre 2021. L’étude a recueilli des données de 95 pays sur les meurtres commis par des proches pour des raisons de genre. Et ce entre octobre 2019 et décembre 2020.
Une manifestation des plus extrêmes de violence genrée
L’ONU rappelle que le meurtre de femmes et jeunes filles au sein de la famille « représente l’une des manifestations les plus extrêmes de la violence de genre ». Et qui est souvent l’aboutissement d’abus psychologiques, sexuels ou physiques antérieurs.
« Les femmes et les filles sont les principales victimes des violences meurtrières à la maison dans toutes les régions du monde, représentant six meurtres sur dix commis par des partenaires intimes ou d’autres proches », a dénoncé la directrice exécutive de l’ONUDC, Ghada Waly.
En France, nous avons vu ces violences s’aggraver durant la pandémie de Covid-19. À cause des confinements et couvre-feux, et de la quasi-impossibilité de sortir de chez soi. Selon le service statistiques du ministère de l’Intérieur, les violences conjugales ont augmenté de 10 % au premier trimestre 2020, comparé à la même période de 2019. Toutefois, le rapport souligne que les données sur l’impact de la pandémie sur ces meurtres restent « inégales et peu concluantes ».
Les régions comptant le plus de femmes assassinées
Avec près de 18 600 femmes assassinées, l’Asie est la région qui compte le plus grand nombre de victimes. Tandis qu’en termes relatifs, si l’on considère le nombre de victimes pour 100 000 femmes, l’Afrique est la région avec le taux le plus élevé, 2,7 pour 100 000. L’Afrique est, pour sa part, « l’endroit où les femmes et les filles semblent être le plus à risque d’être tuées par leurs partenaires intimes ou d’autres membres de la famille », souligne le rapport.
« La situation ne s’est pas améliorée au cours de la dernière décennie, même dans des endroits où la violence meurtrière a généralement diminué », a déploré Ghada Waly dans un communiqué.
L’Europe, elle, affiche le taux le plus bas, 0,7 pour 100 000 de femmes tuées par un de leur proche. Au cours des 10 dernières années, le continent a enregistré une baisse de 13 % des meurtres de femmes dans la sphère privée. Tandis qu’en Amérique, ce chiffre a augmenté de 9 %. Cependant, entre 2019 et 2020, le nombre annuel moyen de ces meurtres a légèrement augmenté. Tant en Europe qu’aux Amériques, avec des différences selon les régions. Mais ces changements étaient d’une ampleur similaire aux changements annuels antérieurs enregistrés au cours de la dernière décennie.
Pour le cas de la France en 2021, les militant.e.s de la page communautaire « Féminicides par compagnons ou ex » a recensé 105 féminicides réalisés par un conjoint ou ex-conjoint.
Des données qui appellent à des actions concrètes
« Seuls une approche globale et un engagement à long terme peuvent conduire à une réduction substantielle des meurtres liés au genre », conclut le rapport.
En vue de ces données, Ghada Waly a appelé à « des actions urgentes et spécifiques pour autonomiser et protéger les femmes et les filles, prévenir la violence sexiste et sauver des vies ». L’ONU propose notamment de développer un cadre statistique commun pour mesurer ces féminicides, investir dans la prévention, et approuver des lois et des actions spécifiques aux violences domestiques liées au genre. Aussi, elle appelle à garantir des sanctions et des procès pour les auteurs de ces meurtres.
Et vous, aviez-vous conscience de ces chiffres ? Quelle(s) mesure(s) pensez-vous nécessaire(s) pour mettre fin aux violences domestiques ? Venez partager vos impressions avec nos lecteurs et lectrices, sur le forum de The Body Optimist !